Le projet vélo de l’année : profiter des vacances dans le Vaucluse pour effectuer l’ascension du géant de Provence. Le mont Ventoux est mythique dans le monde du cyclisme. C’est un des cols les plus dur de France où de nombreux compétiteurs l’ont sous-estimé au péril de leur victoire et parfois même de leur vie. Il est régulièrement au programme du Tour de France en col hors catégorie (16 fois dont 10 arrivées).
Cette ascension ne s’improvise pas. Bien que fortement fréquentée en haute saison, les autorités locales ainsi que les réseaux mettent en garde sur l’ascension du Ventoux. Il est important de prendre conscience des dangers à la fois lors de la montée et surtout dans la descente.
Il y a plusieurs possibilités pour tenter l’ascension du Géant. Par Sault, Bédouin ou Malaucène.
Après quelques recherches, voici un concensus sur les trois ascensions par ordre de difficulté :
- Sault : ascension la plus longue des trois et sans doute la moins abrupte. Elle rejoint la montée par Bédouin au niveau du chalet Reynard
- Bédouin : sans doute la route la plus populaire car planifiée a de nombreuses reprises lors du Tour de France. l’ascension est constamment raide aux alentours de 9%. Assez peu de cassure de rythme, c’est dur tout du long.
- Malaucène : ascension longue et difficile avec plusieurs cassures de rythme. Montée par le mont Serein puis par l’observatoire.
J’ai opté par la montée par Bédouin par son côté mythique et aussi par le fait que la montée soit constante.
Départ de Bédouin à 7h30. Je ne suis pas très matinal d’habitude mais vu les températures caniculaires de la région en août, il est fortement déconseillé d’effectuer l’ascension l’après midi. Après un petit café à la boulangerie du village, j’attaque l’ascension. Les premiers kilomètres sont assez simples avec une pente d’environ 5%. J’ai opté pour un rythme très lent dès le départ pour garder de l’énergie pour la suite que je savais particulièrement de éprouvante.
Passé Saint Estève, on entre dans la forêt et l’ascension interminable commence. La pente passe à 9% et ça continuera un long moment. Il faut trouver son rythme et y jouer au mental. On double et on se fait doubler avec au passage un petit salut à nos compagnons de galère. On ne pense qu’à une chose, voir le chalet reynard au prochain virage. Ce passage dans la forêt est éprouvant, long et monotone. Il faut prendre son mal en patience et garder un rythme soutenable et constant pour ne pas se cramer.
Après de longs kilomètres, environ les deux tiers de l’ascension, on arrive au chalet reynard. Le bon moment pour une pause bien méritée et une petite barre avant de remonter sur le vélo pour affronter le fameux col des tempêtes. Devant le chalet, on aperçois la route venant de sault.
Le col des tempêtes
Passé le chalet, on entame le fameux col des tempêtes. Le col qui a donné le surnom de mont chauve au Ventoux. Le paysage devient lunaire, la vue est fantastique et le vent se lève. Ce col porte bien son nom. Malgré des températures caniculaires dans la vallée, on perd facilement 10 degrés au sommet du Ventoux. Un rafraîchissement bien appréciable à ce stade l’ascension. Ce montée du col des tempêtes est longue et difficile. On a l’impression que le Ventoux nous a réservé le meilleur pour la fin. Des moutons traversent la route. On retrouve certains cyclistes qui nous ont doublés l’heure d’avant. Quelques photographes professionnels immortalisent notre ascension à quelques minutes de l’arrivée. Un moment fort en émotion en passant devant le mémorial de Tom Simpson, un champion emporté par le Ventoux. Le Belvédère est de plus en plus proche, la pente de plus en plus raide. Au dernier virage, on se sent pousser des ailes pour atteindre le fameux panneau étiqueté du sommet culminant à 1910 mètres. On l’a fait. on est heureux ! Tout le monde fait la queue pour se faire prendre en photo devant le mythique panneau. Vous trouverez sans aucun doute une âme charitable pour vous prendre en photo en échange d’un cliché en retour. C’est aussi l’occasion d’échanger entre passionnés.
Pause ravito
Une boutique de souvenir vend de l’eau au sommet. J’ai trouvé plus prudent de refaire le plein même si le prix au litre n’était pas particulièrement bon marché.
Un vent frais
Au sommet, il faisait un petit 15 degrés avec un vent excecrable. J’étais bien content d’avoir emporté avec moi, une petite veste pour me tenir au chaud dans la descente. Le sommet du Ventoux est réputé pour sa météo difficile. Il n’est pas rare que le vent y soit fort ou bien qu’il neige en été. Pensez à vérifier la météo au sommet avant de partir. Cela vous permettra de vous équiper pour ne pas souffrir du froid.
Après un petit passage à pieds au belvédère pour contempler le panorama et prendre quelques photos, je renfourche le vélo pour descendre sur Malaucène par le mont serein.
La descente est grisante et dangereuse. N’étant pas entraîné pour ce genre de descente de montagne rapide, j’ai pris l’option de la prudence en cherchant à me réguler aux alentours de 45-50 km/h. Entre la vitesse, la fatique, les autres vélos, les voitures et les bourasques de vent, il vaut mieux la jouer prudent. Les accidents graves au Ventoux arrivent souvent lors de la descente.
Après une longue descente concentré, je retrouve un petit sentier de Gravel un peu avant Malaucène pour rejoindre le col de la Madeleine. Après le Ventoux, ce col se monte très facilement. Après une petite photo et quelques échanges avec un autre cycliste, j’entame la descente vers Bédouin pour terminer ma sortie.
Cette sortie fut inoubliable dans ma vie de cycliste ! J’ai vraiment hâte de recommencer les autres versants et battre mon chrono.
Voici en résumé les quelques points que je recommanderais de prendre en compte avant votre sortie :
La météo
L’été, il fait chaud dans la région. Il est recommandé d’effectuer l’ascension la matin de bonne heure pour ne pas souffrir de la chaleur. Vérifiez la météo au sommet avant de monter le matin et prendre un vêtement chaud pour l’arrivée au sommet et la descente. Pensez que vous allez descendre à 50 km/h avec un vent frais. Cela serait dommage de tomber malade pendant les vacances…
La transmission
Lors de l’ascension, beaucoup de cyclistes souffrent de leur développement inadapté. Ayant le Ventoux dans le viseur depuis presque un an, j’en ai profité pour changer ma transmission et adopter un braquet à fort développement . Cassette Shimano xt 11-46 adaptée avec une patte de dérailleur Wolftooth road link et un plateau oval de 38 dents Wolftooth compatible Shimano grx. J’ai généralement un rythme de padalage assez élevé. Je suis resté la plupart de la montée sur le 46 et sur le 37 dents à l’arrière. Ayant effectué quelques sorties en plateau ovale, je trouve que cela apporte un vrai plus dans les montées et dans les relances. Je recommande. On a l’impression que peu importe la position de pédalage, la traction est optimale. Il n’y a plus de points morts. Le plateau de 38 me convient bien. Un de 40 serait peut être plus adapté pour des parcours plus roulants. À ajuster suivant la pratique.
Les pneus
Pratiquant en général du Gravel engagé, j’ai opté cette année pour des pirelli Gravel m en 45. C’est le max que je puisse monter sur mon sauvage la piste. Ce n’est clairement pas le meilleur pneu pour monter le Ventoux mais pour compenser le manque de rendement, j’ai opté pour une pression plus importante sachant que l’essentiel de ma sortie était sur route.
Le ravitaillement
Pensez à bien vous hydrater durant tout l’effort. Même si en partant de bonne heure, on ne souffre pas vraiment de la chaleur, on se déshydrate rapidement. J’ai consommé une gourde de 750ml et un entamé ma seconde pour l’ascension. En période estivale, j’y ajoute une faible dose d’overstyms hydrixir bio. Pour éviter les carences duent à la deshydratation. on peut ravitailler la haut mais c’est payant. Pareil au chalet Reynard. Pensez à prendre un peu de sous au cas où, c’est plus prudent.
Doucement mais sûrement
La montée est interminable. Environ 21 km jusqu’au sommet. Si vous cherchez à défier le géant, il y a de bonnes chance que ce soit lui qui gagne. Roulez régulier à une allure soutenable pour vous. Ne cherchez pas à rattraper les autres cyclistes qui vous doublent. Ils sont peut être plus affutés ou mieux équipés que vous. Si vous avez un cardiofrequencemetre, essayez de rester autour de votre zone d’aerobie que vous pouvez conserver longtemps. Si vous n’en pouvez plus, faites une pause. Il n’y a pas de honte à avoir. Vous aurez sans doute les encouragements d’autres cyclistes.
Attention à la descente
Même si cela est tentant, ne cherchez pas le record de vitesse. Beaucoup trop d’accidents arrivent en descente. La route n’est pas à vous. D’autres cyclistes montent et descendent. Des voitures, des motos et même des coureurs.
Et surtout profiter du paysage magnifique !






